OZON ET SON HISTOIRE
A l’époque médiévale Ozon s’écrivait AUZON ou ALZON, avec ou sans « e ». La petite rivière qui vient de Sécheras et qui se jette dans le fleuve à Arras a donné son nom a la commune.
Au début du XI ème siècle, l’abbaye de Saint Chaffre, monastère bénédictin de l’Ordre de Cluny fondé au Monastier sur Gazeille en Haute-Loire, reçut en donation les prieurés de Veyrines, La Louvesc et la Chapelle d’OZON comme en atteste un « privilège » accordé à l’Abbé de Saint Chaffre (fondateur du prieuré d’Eclassan) par le Pape Alexandre III, le 1 er avril 1179. Cet acte prouve la renommée de la Chapelle d’« Alzone » et précise sa localisation non loin de CLAT-ZAS (ancienne dénomination d’Eclassan) et de la Chapelle du lieu-dit Marsan. A compter du XII ème siècle et jusqu’à la Révolution Française, Ozon et Eclassan auront une histoire commune.
Ozon fut le fief de nombre de suzerains parmi lesquels les Ducs de Savoie, le Roi de France, les Poitiers, seigneurs de Saint Vallier, les Tournon, les Ventadour…Le château d’Ozon apparaît également dans les documents de mandement du Diocèse de Vienne.
Du Solier exhume un acte de 1278 qui, fixe les droits seigneuriaux du Prieur d’Eclassan, mentionnant que la terre d’Ozon fut la possession de Polite de Bourgogne, Dame de Saint Vallier, femme d’Aymar III, Comte de Valentinois, puissante famille des Poitiers.
En 1282, le Chapelain « d’Alzon », prénommé Richard figure dans le tableau des cens et rentes de l’Ile Saint Vallier (l’Ile Saint Vallier se trouvait au milieu du Rhône et faisait partie de Sarras, détruite complètement par le fleuve quelques siècles plus tard).
En 1300, en citant une lettre du clerc Jean Teyssier énumérant les revenus d’Ozon et Revirand, Francus met en évidence que les Seigneurs de La Voulte prennent possession de la seigneurie. En 1376, par son mariage avec Alix de Retourtour, Jacques de Tournon hérita des seigneuries de Retourtour, Beauchastel, Désaignes et Ozon.
Le 19 mars 1625, Christophe du Noyer, Seigneur des Près (Château d’Eclassan) acheta la baronnie d’Ozon et quelques terres pour 5 500 Livres et prit le titre de noble après cette acquisition. Son fils Henri eut ses biens saisis et tous ses revenus mis aux enchères pour avoir tué son frère Jacques dans un guet-apens à Marsan. Son fils Christophe obtint du Parlement de Toulouse la levée du décret en 1692 pour 20 000 Livres.
En 1756, Ozon fut acquis par Alexandre de la Roque, seigneur de Munas, grand-père du premier sous-préfet de Tournon. Son fils Balthazard agrandit encore ses nombreuses propriétés puisqu’il est annoncé comme Seigneur de Munas, la Tour du Chier, Eclassan, Marsan, coseigneur d’Ardoix et de la Tour d’Oriol, Baron de Mortesaigne et d’Ozon. Il fut le dernier seigneur d’Ozon. Il vendit la seigneurie en 1789 et 1791 à huit particuliers. La commune d’Ozon se sépara alors d’Eclassan pour voler de ses propres ailes.
En 1833, seul un bac servait pour traverser le Rhône et il se situait à Ozon. Au moment où un pont est envisagé pour remplacer le bac, les Ozonnais se battirent pour obtenir sa construction à l’emplacement du bac. Malgré cela, les Autorités décidèrent que le pont se ferait sur Sarras.
En 1864, le dernier mur d’enceinte du château d’Ozon fut démoli. Il était encore crénelé et mesurait une quarantaine de mètres sur six mètres de hauteur. La mairie a été construite sur le site même du château et des pierres du mur ont servi à son édification.
Sources : Regeste Vivarois (Archives Départementales de l’Ardèche), Francus : Voyage autour d’Annonay, archives privées de Mme Thiébaud et sa synthèse datant de 1995.